Vitesse du çon (non, je veux dire de l’Internet) au Liban

Sur NOW Lebanon, je lis cet article, selon lequel on va voir arriver un système de connexion sur Internet au Liban permettant de surfer correctement (ici YouTube est un enfer, on ne voit jamais une vidéo sans être interrompu environ 10 à 15 fois).

Le plus intéressant cependant est le pourquoi le Liban est le pire de tous les pays (ah ! non, la Bolivie et l’Iran font moins bien) en termes de vitesse. Allez voir le classement de Net Index. Comme le dit le journaleux, la vitesse de l’internet du Liban reflète la vitesse avec laquelle se forme un gouvernement !

Une des intéressantes infos est qu’en fait le Liban est connecté à un tuyau sous-marin, IMEWE, mais alors que tous les pays alentour en profitent, y compris la Syrie qui surfe plus vite que le Liban, le Liban ne l’utilise tout simplement pas. Encore une histoire du coût du système communautariste de gouvernement qui paralyse ce pays ? Ogero (compagnie publique des téléphones qui a hérité de la gestion del’infrastructure à la mode française de la compagnie nationale) et le Ministère des Télécoms sont en bisbille !!! Authentique : et on raconte ça tranquillement (enfin, pas si tranquillement que cela, à en juger par les commentaires en colères du groupe Fabebook sur le sujet). Quand on sait que "l’économie de la connaissance" est le cheval de bataille de la modernisation des pays de la Méditerranée et du monde arabe (sur les bons conseils de la Banque Mondiale), on voit la taille du chemin qu’il faudra encore parcourir.

Et de plus, le Ministre fait des commentaires racistes sur le fait que la connexion ici est plus rapide que la Somalie et le Burkina Faso. Manque de bol, c’est faux ! La Somalie est un pays en lambeaux et quant au Burkina, il arbore un index de 1.05 Mbps contre 0,56 Mbps pour le Liban. En plus d’être raciste et plein de préjugés, ces gens sont supposés gouverner ...

Internet et l’infrastructure en général sont sensés être les fers de lance de l’innovation [1]... Mais le Liban rame !

[1c’est l’argument principal du rapport des Nations Unies : Innovation : Applying Knowledge in development dirigé par Calestous Juma et Lee Yee-Cheong Lee (eds) (2005).

Posté le 24 mai 2011