Grèce : L’enjeu démocratique

Une amie m’envoie ces réflexions sur la fermeture de la radio-télé grecque. Mon propre post récent a, semble-t-il, été beaucoup lu (grâce aussi à Okeanews) . Et j’ai aussi diffusé ce petit texte sur FB dans le groupe Coulisses de Bruxelles, ce qui a aussi provoqué quelques intéressantes réactions.

La véritable question, éternelle celle-là : la fin justifie-t-elle les moyens ? Réponse évidente : si l’on se revendique d’un régime démocratique, non ! Fermer en 5 heures une chaîne publique –fut-elle gangrénée par le clientélisme- est un déni de démocratie. Un symbole de ce que vit la Grèce dont le gouvernement ne légifère plus que par décret depuis un an. Si les intentions de ce gvrt étaient vertueuses... mais comment croire au soudain désir d’éthique et de vertu d’un personnel politique qui est celui-là même qui a alimenté népotisme et clientélisme toutes ces décennies !

Deux raccourcis m’irritent particulièrement dans ce que je lis et entends : chaîne pourrie par le clientélisme : ok. Pas plus que le reste en Grèce (privé comme public) et pour autant se couper une jambe n’a jamais fait avancer les choses !

Deuxièmement : ERT n’est regardé que par 10 pour cent des grecs et a une programmation minable : les autres chaines publiques en Europe ne sont-elles pas tjs derrière les TF1 et MEGA locales ??? Doit-on juger la nécessité d’une chaîne publique à l’aune de son audience ?? Sur la question de sa programmation : ERT est la seule a encore produire du reportage, du documentaire et des émissions culturelles. Le fait qu’une majorité des grecs se délecte plus de séries turques et de talk shows people doit-il décider de la suppression d’une offre plus patrimoniale ?

Ceux qui choisissent de concentrer leur analyse sur les travers de ERT en minimisant volontairement le symbole de cette fermeture autoritaire participent au déni de democratie. Parfois, il faut savoir choisir un côté de l’histoire. Et moi je flippe parce que derrière les rumeurs d’élections, c’est l’Aube Dorée qui se tient en embuscade. Samaras joue avec le feu. C’est comme cela que l’on construit le pire de l’histoire.

Posté le 15 juin 2013