Pour aimer ou détester la Chine

Une liste de romans chinois

Liste subjective que j’écris pour mémoire.

  • Chi Li. Tout ce que cette dame écrit est intéressant. « Triste Vie » a été un choc ! De même que « Pour qui te prends-tu ? »
  • Fang Fang. Autre auteur génial(e) dont on peut savourer en français le magnifique « Début fatal » et « Soleil de crépuscule ».
  • Lao She. Classique mais finalement assez d’actualité, surtout « Mr. Ma, père et fils ». Et bien sûr « les Gens de Pékin ».
  • Mo Yan. Auteur hors du commun, respecté et connu. Je me demande si son statut de militaire à la retraite ne lui confère pas une certaine immunité. Son « Pays de l’alcool » est un véritable chef d’oeuvre, mais délirant au possible. J’aime aussi le « Radis de cristal », quelque peu grandiloquent, mais ses personnages sont des héros pareils aux grands héros de l’antiquité.
  • Su Tong, a écrit un plusieurs livres et scénarios. « Riz » est une splendeur.
  • Pendant qu’on est dans le culinaire, Lu Wenfu a écrit un savoureux : « Vie et passion d’un gastronome chinois », la vie récente de la Chine vue depuis Suzhou. Il a écrit aussi « Nid d’homme ».
  • Jia Pingwa a écrit un roman prodigieux, « la Capitale déchue » qui n’est autre que Xi’an. Le roman a provoqué d’énormes remous, a été taxé de pornographique. Je me demande bien pourquoi, si ce n’est qu’il contient une dénonciation de la corruption, peu commune à l’époque. Aujourd’hui il aurait moins choqué (voir plus bas, un petit écrivain comme Zhang Yu qui prète allégeance au Parti, ce que ne fait pas Jia Pingwa).
  • Ha Jin. Un auteur qui vit aux USA et qui écrit en anglais, mais il est plus chinois que les baguettes. La « Longue attente (Waiting) » est très connu. Mais ce sont ses nouvelles qui sont les plus fortes : « The Bridegroom ».
  • Je me sens mal et je le dis, c’est un style de littérature des années quatre-ving dix, des déphasés en tout genre. Le plus étonnant est Laoniu, « Le malaise ». Le plus célèbre est Wang Shuo, « Feu et glace », mais je le trouve moins fort.
  • Li Rui, « Arbre sans vent ». Malaise aussi mais celui de la révolution culturelle, de la pauvreté, de la mort. C’est aussi un exercice de style pour dire la douleur et la mort.
  • Bai Xianyong, Classique aussi, mais grandiose écrivain chinois de Taiwan, dont j’adore ses nouvelles : « Gens de Taipei ».
  • Deux livres dont les auteurs sont de moins grands écrivains mais certainement de bons observateurs de leur société. :
  • Zhang Yu, avec son « Ripoux à Zhengzhou », deux flics à Zhengzhou au quotidien.
  • Et un polar assez bien ficelé bien qu’un peu long à mon goût, « Meurtre d’une héroïne rouge » de Qiu Xiaolong.

MAJ Février 2010. Par contre le roman plus récent de Qiu Xiaolong : "La danseuse de Mao" est absolument génial. !!!

  • Les étrangers écrivent rarement des trucs bien. Mais on peut lire un pamphlet plein de hargne qui m’a bien plu : « Pluie argentée » de Elizabeth Qi-Guyon. Moins violentes, les nouvelles réunies dans « la Créperie de Pékin », de Philippe Massonnet, sont un bon clin d’oeil sur la vie moderne en Chine urbaine.

Avec tout cela et Simon Leys (ses livres sont réunis dans un seul volume Ecrits sur la Chine) on a un bon bagage !

(une partie de cette liste proposée sur Amazon).

Posté le 23 juin 2004