Le nouveau classement des universités QS est sorti. Il se veut un peu plus sophistiqué. En fait c’est une façon encore de faire du business des bases de données bibliométriques, en l’occurrence Scopus.
J’ai déjà exprimé ici ma désapprobation de ces classements des universités qui sont des formes de concours de beauté. Le classement QS de 2015 vien d’être publié. Un analyse un peu plus approfondie a été présentée ici par Renaud Debailly et Clément Pin sur ce site.
J’ai ausi dénoncé les classements uniquement basés sur les publications, le plus débile de tous étant le UN News and World Report dont j’ai fortement contesté l’intérêt avec mon camarade Sari Hanafi ("Ranking Arab Universities : A Farce." sur le site Al Diwan (Tadween publishing).
Mais on regardera de nouveau avec attention comment cette économie de la connaissance basée sur le ranking est faible au regard des véritables critères de choix des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Rien n’est dit de l’ancrage territorial, des questions de coûts, des problèmes d’accès, des conditions de vie, des aspects matériels qui sont loin d’être secondaires. Rien n’est dit des profils scientifiques, des choix disciplinaires (les différences disciplinaires sont fonction d’un travail important et donc sont coûteuses), des habitudes de publications très différentes d’une publi à l’autre. La collusion des rankings et des marchés des monades d’information qui promeuvent une compétitivité désincarnée est une véritable gangrène qu ele néo-libéralisme (le libéralisme tout court d’ailleurs) promeut au mépris de la réalité, mais aussi des choix politiques et de la démocratie. Les universités se trouvent particulièrement touchées par cette pression de la commercialisation des compétence laquelle semble favorisée par la mondialisation de l’information.
On lira une analyse alternative sur ces questions dans un ouvrage fort intéressant du collectif ACIDES intitulé Arrêtons les frais (voir présentation ici sur le site de l’IFRIS effecuée par un des membres de ce collectif, David Flacher)